RECONSTRUIRE APRES LA CRISE …
Un économiste, Jean Hervé Lorenzi, un politique, Jean Pierre Rafarin, et une philosophe, Delphine Horvilleur, débattent sur "Reconstruire après la crise : quels modèles pour transformer le monde, dans le respect de la liberté ?”
L’ampleur de la pandémie nous plonge dans une crise aux conséquences humaines, économiques et sociales inédites, potentiellement désastreuses, nous amenant à nous interroger sur le monde d’aujourd’hui, notre écosystème et celui de l’entreprise.
La crise sanitaire a révélé :
- nos faiblesses collectives nationales (cassure intergénérationnelle, cassure travail qualifié / non qualifié, perte d’ascenseur social, poids de la prise en charge de la population âgée …)
- un environnement international particulièrement instable (tensions Chine / USA, remise en question des organismes internationaux OMS, FMI …)
- une crise de la démocratie et de la représentation des citoyens, avec un questionnement sur l’action des politiques
- mais un consensus international sur la planète, vrai enjeu porté entre autres par les jeunes générations.
Comment donc reconstruire après la crise tout en respectant la liberté ?
Tout d’abord ne pas confondre liberté et désordres, tout simplement parce que la liberté n’est pas un handicap alors que le désordre l’est. Ensuite, intéressons-nous à la sagesse philosophique qui nous permet de comprendre que :
- les situations de crise nous apprennent l’humilité et la prise de conscience que "l’on ne sait pas tout".
- il n’est pas possible de reconstruire à l’identique, car la cassure n’est pas réparable ; il faut donc accepter de composer avec, et la dépasser pour continuer à vivre bien mais différemment.
- il est difficile de reconstruire seul.
Quelle est alors la place des entreprises dans la phase de reconstruction après crise ?
La reconstruction après crise est de la responsabilité et engagement de chacun, citoyens, entreprises et politiques, ainsi que de la confiance que nous avons les uns envers les autres. Pour reconstruire, il faut s’appuyer sur les territoires et leurs pôles d’expertises, mais aussi sur les entreprises et leurs collaborateurs, comme sur l’ensemble des générations.
Les dirigeants d’entreprises sont conscients de leur place et de leur rôle dans la sortie de crise ; ils sont au coeur des enjeux d’emplois, d’agilité et d’innovation au niveau national comme à celui des régions. Et du fait de leur expérience en matière de risques, ils disposent d’une certaine expérience et sagesse que l’on peut appeler "discernement". Il leur faut maintenant utiliser ce discernement pour aller plus loin et construire différemment un juste équilibre entre performance financière, responsabilité sociétale et environnementale. Il ne peut pas y avoir de retour en arrière.
Seuls, toutefois, ils ne peuvent bien agir. C’est donc l’ensemble des parties prenantes (collaborateurs, clients, fournisseurs …), tout comme les gouvernements et les jeunes générations qui doivent être engagés collectivement pour construire l’après crise sanitaire, contribuer à l’emploi, la croissance et l’indépendance des états sur les sujets stratégiques, et renouer avec la confiance.
Par Hermine AMANGOUA - Cindy EMONG - Chéhérazade JAMALEDDINE - Grace PESSEU, Promotion 2021 MBA Risque Contrôle Conformité