La France pionnière de la finance verte
L’adoption par 195 pays de l’Accord de Paris sur le climat en décembre 2015 a donné le coup d’envoi d’une économie mondiale inclusive et responsable. Pour orienter les flux financiers privés et publics de manière à ce qu’ils soient compatibles avec les Objectifs du Développement Durable (ODD) de l’ONU, les acteurs de la Place de Paris ont lancé en 2017 l’initiative « Finance For Tomorrow ». Une série de mesures législatives ont été également annoncées par la Commission Européenne jusqu’à fin 2019.
QU’ENTEND-ON PAR FINANCE VERTE ?
Ce terme définit l’ensemble des opérations financières ayant pour objectif de lutter contre le réchauffement climatique et favoriser la transition énergétique. Les obligations vertes ou « green bonds » demeurent l’outil principal de la finance verte. Selon le Ministère de la Transition écologique et solidaire, une obligation verte est « un emprunt émis sur le marché par une entreprise ou une entité publique auprès d’investisseurs pour lui permettre de financer ses projets contribuant à la transition écologique (énergies renouvelables, efficacité énergétique, gestion durable des déchets et de l’eau, exploitation durable des terres, transport propre et adaptation aux changements climatiques…), plus particulièrement les investissements en infrastructures ».
LES STRATÉGIES FRANÇAISE ET EUROPÉENNE
Selon une étude publiée par Novethic, intitulée le « marché des fonds verts européens 2018 », entre 2017 et 2018, près de 32 milliards d’euros ont été investis dans les actions et obligations durables en Europe. Le marché de la finance verte a ainsi progressé de 49% en un an, soit une hausse quatre fois supérieure à celle enregistrée par les fonds européens côtés. En 2017, un quart des émissions des obligations vertes étaient arrangées par les banques françaises, avec plus de 13 milliards d’euros levées, devant les États-Unis (12,4 milliards).
« La France a la chance d’avoir un des écosystèmes les plus riches, si ce n’est le plus riche, en matière de finance durable, à travers tous les acteurs : les banques, les compagnies d’assurance, les investisseurs institutionnels notamment publics, les sociétés de gestion et les cabinets de conseil qui ont développé des méthodologies de mesure de l’empreinte carbone et d’analyse ESG », révèle Philippe Zaouati, expert en finance durable et membre du groupe d’experts européens sur la finance durable HLEG.
Le gouverneur de la Banque de France a également salué le plan d’action présenté récemment par la Commission européenne pour encourager la finance verte et permettre à l’Europe de prendre le leadership sur la mise en application de l’accord de Paris sur le climat. Il invite par ailleurs les États de l’UE à se mettre d’accord sur des normes communes en matière d’obligations vertes. La Commission européenne a présenté son programme avec d’autres mesures fortes. Elle souhaite notamment créer des labels pour les green bonds et clarifier, auprès des investisseurs et gestionnaires d’actifs, l’obligation qu’ils ont de tenir compte des aspects de la finance verte dans le processus d’investissement.
L’ESAM soutient de nombreuses initiatives de développement durable. L’école organise chaque année, en collaboration avec le CFA IGS, le Concours de la Création d’Entreprise Eco-citoyenne, qui récompense les porteurs de reprise ou de création d’entreprise socialement responsable.