Nicolas Yakoubowitch, président de la commission art.7 bis Ordre des Experts Comptable Paris IDF
Les étudiants de l'ESAM, la Grande école du Management, de la Finance et du Droit, ont participé le 11 et 12 décembre à Financium, le rendez-vous annuel des DAF et contrôleurs de gestion. Voici la nouvelle synthèse sur la conférence de Nicolas Yakoubowitch, président de la commission art.7 bis Ordre des Experts comptable Paris Idf.
Inspecteur principal des finances publiques et agissant pour la circonstance en qualité de commissaire du gouvernement pour la région Paris IDF, Fabien Hamel a partagé lors de Financium, son expérience en tant que tutelle auprès de l’Ordre des Experts comptables Paris IDF pour traiter des questions liées à L’article 7 bis de l’ordonnance du 19 septembre 1945 portant organisation de l’accès à la profession d’Expert-comptable.
« Si votre objectif est de poser votre plaque et faire de la paie et des déclarations de TVA, nous aurons tendance à vous déconseiller d’opter pour cette reconversion »
Afin de répondre toujours plus efficacement aux mutations de la demande des entreprises, l’Ordre des Experts comptables de France sous l’autorité de la DRFiP (Direction Régionale des Finances Publiques), s’est donnée pour objectif d’enrichir la profession de nouveaux profils à forte valeur ajoutée, offrant par là une opportunité de reconversion professionnelle aux cadres financiers. Cependant l’échec significatif des candidatures adressées (30% des candidatures environ) a poussé l’Ordre des experts comptables Paris Idf à créer une cellule d’accompagnement afin d’endiguer le phénomène.
Profil du cadre financier aspirant au titre d’Expert-comptable
Une volonté de se réaliser tout en fructifiant le savoir-faire acquis en entreprise, tels sont les motivations primaires les plus courantes poussant des cadres financiers à franchir le seuil de la profession d’Expert-comptable.
Les savoirs les plus valorisé dans le cadre d’une reconversion sont : le cash management, l’optimisation du BFR, l’introduction boursière, la restructuration, LBO, les fusions / acquisitions, les relations avec les tiers bancaires et financiers… Savoirs qui doivent être soutenus par une certaine fibre entrepreneuriale comme l’explique Fabien Hamel, « Ces sachant techniques hautement qualifiés ont pour principal atout la fibre financière ».
Conditions à remplir pour prétendre au titre d’Expert-comptable
Notons que le dispositif 7 bis permet aux non diplômés d’Expertise comptable de solliciter l’inscription à l’ordre des Experts comptables de façon à exercer librement la profession. Néanmoins cet accès est soumis à des conditions cumulatives qui peuvent être à la fois objectives et subjectives.
Conditions objectives
Pour pouvoir bénéficier de la passerelle, le cadre financier doit remplir des conditions liées à l’âge et à l’expérience :
Il doit donc être âgé de 40 ans révolus dont quinze années d’activité́ dans l’exécution de travaux d’organisation ou de révision de comptable dans une entreprise. Un regard est également porté sur le fait qu’il ait exercé au moins 5 ans de hautes responsabilités dans les sphères financières, administratives et comptables.
Conditions subjectives
De façon subjective l’article 7 bis concerne des cadres financiers qui présentent un profil semblable à celui d’un expert-comptable, d’une part en tant que sachant technicien et d’autre part en tant que chef d’entreprise. En d’autres termes le cadre financier doit avoir une valeur ajoutée pour la profession. Il existe d’ailleurs une jurisprudence émanent du tribunal administratif qui encadre les conditions subjectives de façon à garantir la qualité des prétendants au titre d’Expert-comptable.
De cette jurisprudence se dégage deux axes d’appréciation : L’entreprise dans laquelle le cadre financier a exercé en terme de taille, de chiffre d’affaires, d’enjeux économiques, d’importance de la clientèle… et la capacité à avoir engagé l’entreprise donc à décider, par délégation certes, mais en tout état de cause la participation aux choix stratégiques et opérationnels doit être prouvée. Ce deuxième axe vise à mettre en avant la capacité à se comporter comme un chef d’entreprise. Comme l’explique Fabien Hamel, « C’est probablement la partie essentielle du dossier de candidature, c’est là qu’il faut être démonstratif et convainquant ».
La procédure
L’autorisation est délivrée par une commission régionale dite « commission article 7 bis » chargée de vérifier si les candidats justifient des conditions d’accès à la profession.
Le candidat doit adresser sa demande accompagnée de toutes les pièces justificatives utiles au commissaire du gouvernement, auprès du conseil régional de l’Ordre de la circonscription de son domicile.
La constitution d’un dossier de candidature solide peut prendre du temps, comme l’explique Xavier de SAINT MARC ancien directeur financier aujourd’hui reconverti en Expert-comptable, « J’ai dû prendre une année pour constituer l’ensemble de mon dossier ».
Les effets d’une décision favorable
Lorsque l’autorisation est délivrée par la commission, le candidat dispose d’un délai de 4 ans pour demander son inscription au tableau de l’Ordre, à compter de la notification de la décision.
En cas de réponse défavorable de la commission, le candidat dispose d’un délai d’un mois pour faire appel de la décision auprès de la commission nationale.
Frederic Emele, cinquième année en Audit Contrôle Finance